Boby Lapointe est mort jeune, malheureusement ; mais il nous a laissé un florilège de chansons, toutes plus drôles les unes que les autres, où il manipule avec art le calembour, le jeu sur les sonorités de la langue française, le tout sur des compositions musicales en totale harmonie avec les textes.
Boby Lapointe Ses chansons sont redoutables pour les apprennants de FLE car il joue pratiquement sur tous les mots. Dans "La revanche", une chanson très courte, c'est le comique de la situation qui l'emporte et qui devrait être facilement compris par les apprenants :
LA REVANCHE
Le Lundi, je mendie.
Le mardi, je mendie.
Et l'mercredi, et le jeudi,
Le vendredi, le samedi.
Mais quand c'est qu'c'est dimanche,
J'paye un croissant au chien,
Le chien, lui, il s'en fout,
Ça ou du pain...
Mais le bourgeois qui passe
Sur le trottoir d'en face,
Ça le fout en pétard.
C'est rigolard,
Et j'en jouis,
Toute la nuit,
Jusqu'au lundi !
Et l'lundi, je mendie... bof...
Mendier : demander de l'argent ou du pain quand on est pauvre, quand on n'a pas d'argent. Quand c'est qu'c'est dimanche : Quand c'est dimanche ou, simplement, le dimanche. J'paye un croissant au chien : j'achète un croissant au chien. Il s'en fout : il s'en moque. Ça ou du pain : du pain ou un croissant, c'est la même chose pour le chien. Ça le fout en pétard : le bourgeois (celui qui donne de l'argent au mendiant) se met en colère. Il est furieux que le mendiant donne un croissant au chien, parce que le croissant c'est du luxe. C'est rigolard : c'est drôle, c'est comique. J'en jouis : ça me fait très plaisir