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« L'Europe n'a jamais eu de frontières, » a dit l'ancien premier ministre.
L’ancien premier ministre français, Dominique de Villepin, a prononcé, à l'université Galatasaray d’Istanbul, la seule université francophone en Turquie, une conférence de 45-minute consacrée au "désordre mondial". Durant cette conférence, il a expliqué que l'Europe a toujours été une région sans frontières.
L' «Europe n'a jamais eu de frontières ».
L’Europe a pris des engagements concrets vis-à-vis de la Turquie il y a quelques décennies et il faut que ces engagements soient honorés, a dit de Villepin, lundi 10 mars 2008, devant un parterre d’étudiants, de professeurs d'université, de diplomates, avec, parmi eux, l'Ambassadeur de France à Ankara, Bernard Emié, et la Consule Générale de France à İstanbul, Christine Moro. Il a dépeint un monde en proie à de prétendues "crises régionales," dont la raison de la gravité est seulement liée à l'incapacité de la communauté internationale à les résoudre. " Les crises non traitées empirent - en Iran, en Irak, en Israël, au Liban - à un moment où la communauté internationale prouve son inefficacité à s’engager dans la résolution de ces crises en leur apportant les réponses justes," a fait remarquer le diplomate français.
Le premier processus de globalisation, que de Villepin a décrit comme « hémiplégique » s’est produit à l’époque des grandes découvertes (comme, au XVème siècle, celles entreprises par Henri le « navigateur " au Portugal) qui étaient à la recherche des limites et des frontières du monde, alors que des mers importantes (la Méditerranée) et des continents (l’Asie) semblaient coupés du reste du monde. « La globalisation d'aujourd'hui s’étale partout dans le monde. Le progrès est partagé partout, au même titre que les révolutions technologiques», a-t-il dit. C’est aussi bien le facteur de grands espoirs que de craintes énormes, « le prix de l'espoir, » comme de Villepin l'a souligné. « Crainte de ce que sera le futur, crainte de l'autre ; ces craintes qui rattrapent la Turquie, la France, aussi bien que les États-Unis. » Il a cité trois dates qui « structurent le monde d'aujourd'hui » et sont le signe « des batailles d’idées » auxquelles nous faisons face aujourd’hui :
En février de 2003, de Villepin est devenu le porte-parole de l'opposition française à la volonté des USA de porter la guerre en Irak, après un discours mémorable au Conseil de sécurité de Nations Unies.
Dans son discours à Istanbul, cinq ans après l'invasion de l’Irak, de Villepin a établi un parallèle entre 2003 et « le rêve post-1989 d'un monde sans luttes de pouvoir, libéré de l'histoire, un monde de paix perpétuelle. » Le monde de 2008 est témoin, au contraire, « du retour de l'histoire, du retour de la force, du retour de la guerre nécessaire à cause d’une nation qui est indispensable à la sécurité du monde, les États-Unis.»
Appel pour une « Europe forte »
La plus grande leçon de la guerre d'Irak, a dit de Villepin, est que la force ne peut pas être un régulateur du monde - que ce soit « la force sans visibilité du terrorisme » ou « la force armée qui utilise la violence pour en finir avec la violence. » Le politicien aux cheveux argentés a souligné les failles dans le cercle vertueux des néoconservateurs américains qui, dans leur recherche pour la stabilité du monde, ont, au Moyen Orient, un parcours qui « passe par la porte de l’Irak et se termine à Jérusalem ».
Au lieu de cela, la guerre en Irak a surtout laissé un monde « plus fragile » et un ordre international surtout « moins satisfaisant. » De Villepin a accentué, de nouveau, l’« incapacité de la communauté internationale à changer profondément les luttes de pouvoir » et à aller au delà « de l'accompagnement diplomatique », à un moment où la concurrence accrue entre les puissances mondiales crée un certain nombre « d'arcs brisés » un peu partout sur le globe.
Selon de Villepin, l'identité est la clef à la plupart de conflits durables d'aujourd'hui -- identités humiliées dont les voix se font entendre, en Russie (le déshonneur de 1991), en Chine (les tensions vieilles d'un siècle avec le Japon) et d'autres lieux géographiques, dans l'ensemble du Moyen-Orient.
Mais tandis qu'il y a rien de neuf dans les luttes pour le pouvoir, un sentiment sans précédent de manque de contrôle a émergé de la globalisation d'aujourd'hui, a observé de Villepin. « Ce phénomène s'ajoute à un sentiment croissant d'injustice, sentiment qui propage et multiplie le terrorisme et favorise un réel pouvoir révolutionnaire. » Ces mots rappellent la situation actuelle en Irak, où les paroles prononcées par de Villepin en février 2003 résonnent plus fort que jamais : « N'oublions pas qu’une fois gagnée la guerre, il faut gagner la paix. »
Notre monde semble « un », à un degré inégalé par rapport aux globalisations précédentes, et l'effet de Lorenz (le battement des ailes d'un papillon au Mexique peut créer des changements imperceptibles de l'atmosphère qui finissent par déclencher une tornade aux Philippines) est mis, soudainement, en évidence de manière cruciale aujourd’hui (telle la « crise terrible des « subprime, » qui a pris naissance en Amérique et, en quelques mois, s’est transformée en crise financière mondiale - globale).
De Villepin a ensuite invité la communauté internationale à lancer le principe d’une « refondation profonde du système international » avec une nouvelle architecture basée sur les principes de justice, égalité, et des règles du droit. Cela impliquerait la multipolarité et le multilatéralisme, de plus grands moyens assignés aux Nations Unies - y compris des forces armées indépendantes et une diplomatie du monde qui « réponde aux crises à toutes heures, quotidiennement, de nuit et même le week-end. »
Se concentrant sur l'Europe et la Turquie, à la fin de son discours, de Villepin a évoqué les grandes expectatives et les grandes difficultés européennes. « Il ne peut y avoir aucun futur pour l'Europe sans une vraie indépendance européenne qui assure la défense de ses intérêts sur la scène mondiale. Le monde a besoin d'une Europe forte et puissante. »
Une fois que l'Europe aura regagné sa confiance perdue et retrouvé une voix puissante sur la scène du monde, et si la Turquie continue à respecter son engagement dans les réformes, l'histoire prouvera que ceux qui ont soutenu ce processus avaient raison, a conclu de Villepin.
jeanev | 17 h 50 | Rubrique : Turc et Turquie | Màj : 23/03/08 à 15 h 21 | Lu 3952 fois