Cet essai a pour but essentiel de lutter contre l'idéologie identitaire en essayant d'interroger l'idée qu'il ne peut exister « d'identité » naturelle qui s'imposerait par la force des choses, chaque « identité » étant une construction culturelle, politique et idéologique fondée sur l'échange. Ce qui implique au moins deux choses :
- il s'agit d'abord de proposer une analyse critique du concept même de culture (1ère partie).
- Il s'agit ensuite d'analyser comment, alors que se multiplient les revendications identitaires et les nationalismes, peuvent se construire les stratégies identitaires (2ème partie).
Mais cet ouvrage ne se donne pas seulement pour objet la critique du « culturalisme idéologique », il se propose aussi d'élaborer une nouvelle problèmatisation des rapports entre les cultures (3ème partie) et d'esquisser les étapes d'une pédagogie à l'interculturel, espérant ainsi également contribuer à la résolution des problèmes que ne manque pas de soulever la rétraction identitaire.
Cet essai est le résultat d'une réflexion poursuivie depuis la fin des années quatre-vingts, d'abord au sein d'un groupe de recherches lié à l'OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse), puis au travers de missions en Roumanie. Ces premières réflexions se sont ensuite trouvées confrontées à la réalité d'un séjour en Macédoine, dans le cadre d'une mission de paix qui avait pour objet principal, par la création d'une université « pluri ethnique » (dite Université du Sud Est Européen), de réduire les tensions interculturelles.
Michel Bourse est Maître de Conférences en Sciences de l'information et de la communication à l'Université de Nantes, actuellement en poste à l'Université Galatasaray d'Istanbul. Il fut coresponsable d'un groupe de recherches sur l'interculturel lié à l'OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse), et chargé de missions en Roumanie. Il fut ensuite, dans le cadre d'une mission de paix, fondateur et Doyen de la faculté de communication à l'Université du Sud Est Européen, en Macédoine.